jeudi 27 avril 2017

Liège-Bastogne-Liège

 Voilà un an déjà que j'ai opéré ma mutation en superguerrier flamand et j'avoue que c'est pas encore au point.
1/ Je kiffe les pavés
2/ Je kiffe les héros flandriens
3/ Je surkiffe les courses de là-bas.
mais
4/ Je n'ai pas encore la surpuissance belge
5/ Je ne suis pas imperméable au froid.

Deux monuments réalisés en 2016, Paris-Roubaix et le Ronde vlaanderen aka Tour des Flandres. Il fallait poursuivre la quête mythique en direction de la Wallonie et sa mythique Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des courses aux allures de monstre : 270km pour 4500m+. Largement de quoi me faire faire des cacas mous. Le profil du parcours a de quoi interpeller le manant. 10 côtes répertoriées et bien d'autres dissimulées.

Alors vendredi, je ne pouvais pas manquer le crochet à la Chapelle Valverde au sommet du mur de Huy. Se déplacer si près en Belgique et le manquer eut été un sacrilège impardonnable. C'est chose faite! Je tairais mon chrono à des années lumières du KOM.

Et samedi alors, un roulage collectif en direction de Bastogne pour y grignoter 2-3 biscuits du même nom. 7000 gugusses auront la même idée que moi. Dès la sortie de la somptueuse Liège (non, je déconne , c'est dégueulasse comme une Saint-Etienne au mois de Novembre), la route monte, puis redescend, puis remonte et ainsi de suite pendant 10h20. La pluie vient agrémenter la partie comme pour me marteler dans les tréfonds de mon crâne qu'un monument se mérite avec les tripes. J'ai le temps d'apprécier La Roche aux ardennes et sa côte au 75e km.

Arrivé à Bastogne, mes doigts sont des moignons inertes, congelés. Je n'arrive même pas à ouvrir les barres de céréales. Je retourne mon vélo dans l'autre sens au rond-point pour le retour. Mauvais calcul belge, il reste encore 170 bornes avec le vent dans le pif et le grésil qui paralyse la mâchoire du plus rude des flamands que je ne suis même pas. La côte de Saint-Roch calme les dernières ardeurs. S'enchaînent alors les murs célèbres  - la côte de la ferme Libert, Bellevaux, la redoute, la roche aux faucons et Saint Nicolas, plat épicé du jour agrémenté des deux cols faciles du Rosier et des Maquisards. On s'habituerait presque au 20, 13, 16 ou 14% de pente. En tout cas, les paysages sont de toute beauté, pour le peu que j'ai pu admirer entre deux averses dans ma tronche: de délicieux reliefs, entre vallées et forêts de sapins.

L'entrée dans Liège est mythique : Zone commerciale, zone industrielle délabrée, autoroute à 4 voies, rues défoncées, maisons crades. Bienvenu à Liège. Je me transforme alors en Michele Bartoli-sans ses jambes- dans Saint Nicolas. Je tenterai bien un dernier baroud d'honneur dans l'ultime côte du jour sur le grand plateau pour faire comme les vrais, il me manquera que la survitesse.

Me voilà donc un wallon, un vrai qui aura enduré les bornes, le D+ et les conditions météo dantesques. J'ai droit à ma médaille et à ma canette de Jupiler. Prochaine étape : Tour de Lombardie ?









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