vendredi 5 août 2016

Tour d'Andermatt - Suisse

Peu de mots, juste une éloge du voyage au travers de photos, de la flanerie, un moment entre potes, de celui qui rapproche, de celui qui élève. Par delà les cimes, les vents, les coups de moins bien. Quelques battements d'ailes, comme un survol.

Sylvain- Yann - Romain - Paul - Michel - Jujutrail







































Peu de mots, juste une éloge du voyage au travers de photos, de la flanerie, un moment entre potes, de celui qui rapproche, de celui qui élève. Par delà les cimes, les vents, les coups de moins bien. Quelques battements d'ailes, comme un survol.

Sylvain- Yann - Romain - Paul - Michel - Jujutrail


vendredi 22 avril 2016

Les vrais dans tout ça !


Sep Vanmarcke - Ian Stannard

Peter Sagan


Van Hecke

Fabian Cancellara

Autre temps épisode ~2 #Tour des Flandres




Quitte à monter là-haut, autant rentabiliser. Et comme le dit si bien Bénédicte, "on pleure deux fois en les hauts du nord". J'ai pleuré une fois à Roubaix, la deuxième sera pour Audenaarte ou Oudenaarde pour les locaux, capitale du cyclisme flandrien.

50km d'échauffement sur les routes secondaires. Oudenaarde 22km. Oudenaarde 6km, Oudenaarde 16km, Oudenaarde 1km, Oudenaarde 19km pourrait être un résumé de ce vire-vire local. Ce Ronde Van Vlaanderen (je me trompe toujours dans ce double A) , le 100ème du nom ressemble à une chasse au Berg - traduire Mont en belge. Cette leçon langagière s'arrêtera là. Même mémoriser les villes traversées ressemble à un chemin de croix, de crois... J'en perds mon belge. Ah si, je me rappelle avoir englouti des frites à Saint Michel Ouelbeck - facile celui-là.

Mais quand on roule par ici, c'est plutôt pour escalader :

- le Koppenberg, ligne droite pavée à 22%. Une ligne pure qui gicle la roue avant,
- le Oude Kwaremont - Vieux Quaremont - son village et sa bière d'un autre temps. J'en enfilerais presque mon béret et mon tricot en laine.
- Le monumental Paterberg, 360m pavés à 14% et une apothéose à 21% qui a lancé le duel Sagan-Cancellara ce printemps.
- Et tant d'autres : Kruisberg, Taianberg, Kanarieberg. Je passe le StefanEdberg, 7h de vélo, ça fait réfléchir.
- Et pour les nostalgiques de Roubaix, rajoutons à cette mayonnaise belge, 6 secteurs pavés.

Cyclistiquement parlant, ça donne des grimpées en injection tout en surpuissance. Juste pour comprendre le pourquoi de la bestiasse flamande élevée au houblon-frite-mayo. Juste pour me dire que les pavés en côte sont plus pour moi que les traversées de champs roubaisiens. Oui, j'ai envoyé la sauce et Non, je n'ai pas de KOM. Ici aussi, les coureurs sont des guerriers, des purs, des vrais, issus de la chaire de Museeuw.

J'ai donc trouvé la ligne pure quelque part dans cette campagne  et j'ai versé ma deuxième larme dans les eaux de L'Escaut. S'en est terminé des classiques de printemps, place aux grandes envolées.

Merci à Paul pour la compagnie cycliste, merci à mon père-directeur sportif , merci à Yamina pour l'accueil digne du Ch'nord

Autre temps - épisode 1 #Parisroubaix

Quand on pose ses roues sur les routes du nord, c'est pour une bonne raison: Se prendre l'espace d'une journée pour Roger De vlaeminck et son maillot Brooklyn,  et intégrer la légende du cyclisme.

Aujourd'hui, 170km entre Paris et Roubaix par delà les 26 secteurs pavés. 5000 prétendants au départ issus de la mondialisation du cyclisme, du belghollandais par grappe, du foison d'Anglosaxons, des légions d'Italiens et des cohortes de scandinaves. 3-4 français pour la touche colorée.

De l'euphorie plein les guiboles que calmera rapidement le 1er secteur de Troisvilles. Alors ça fait quoi de traverser le pavé ? Ca fait retomber la fougue à la vitesse grand V. La boue nous ramène inlassablement sur le côté, les bidons giclent, les roues dérapent, les malabiles chutent. Les cadres claquent de toutes parts. Bienvenu en enfer sans préambule. 2km et c'est la libération. Encore 25 secteurs!

Plein d'images me passent par la tête, du Boonen vs Cancellara, des conseils, garder de la vitesse, maîtriser le haut du pavé et de la souplesse sur les poignées. Promis, j'y veillerai pour le prochain tronçon. Pour la souplesse, on repassera, impossible de changer de vitesse, j'enroule gros comme les vrais. Mon guidon ? serré dans un étau.

J'ai beau essayé la survitesse, je stagne. Je semble en lévitation. Peu à peu, le pavé ronge de l'intérieur, annihile toute volonté. Pire, instaure une peur irrationnelle et vicérale. Comme un mantra tibétain "pas le prochain, pas le prochain,...".

Le summum est atteint dans la trouée d'Arenberg. Un vrai calvaire, une partie de patinette , du pavé déjointé couvert de boue. Un seul mot d'ordre apparaît : Tenir debout. A droite une ambulance récupère un accidenté,  à gauche, le fossé qui attire irrémédiablement. Quand je vois les pros qui survolent les lieux à vitesse maximale, je me rends vraiment compte de leur folie.

Plus tard, les monuments de Paris-Roubaix m'enivrent : le pont Gibus, Mons-en-Pévèle, Carrefour de l'arbre, Orchies,... Je suis vidé de l'intérieur et  mes poignets souffrent le martyr. 56km de secousse sismiques insupportables. Jusqu'à ce moment où  les portes s'entrouvent, le vélodrome, le Stab' de Roubaix. Je suis Duclos-Lassale sur la ligne azur, un tour pour finir, un tour pour entrer dans l'histoire du vélo. Promis, je ne regarderai plus pareil cette course mythique.

Le lendemain, j'ai des picotements dans le ventre quand Sep Vanmarcke allume, bouche ouverte, quand Tom Boonen grince des dents, quand Cancellara s'extirpe, le flan couvert de boue.