La veille de la course, comme pour étager le niveau, les douleurs m'assaillent : Une conjonctivite pour lire la carte, un bleu à la cheville à cause du lave-vaisselle pour courir et une douleur à l'épaule genre vaccin pour le canoé. Si ce n'est pas du sommatisme ou psychosommatisme, je n'y comprends rien.
Cette fois, j'abandonne Laurent qui m'a chapeauté pendant de longues heures de raid. Tous les trucs et astuces dechavannesques y passeront. Nous prenons place dans le canoé-péniche et regagnons la ligne en bonne position, quelques coups de rames pour dérouter les autres. La machine Velon-Lantuéjoul se met en action, du watt dans les épaules pour prendre les devants. Quelques zigs pour corser la prise de notre sillon. Dérapage contrôlé à la balise et retour face à la nuée de pagaies. La Saône tourne et le vent nous claque la gueule. Session hors-bord; Sylvain prend la douche à chaque clapot. Etape 1- canoé: meilleur temps.
On fonce en trail en mode furtif, longeage de mur, prise de corde, frôlement de buisson pour effacer notre trace. C'est en road book et on est chez nous. Les cannes sont bétons, essayez de courir plâtrer, vous verrez. Le rythme est dur à tenir mais on s'enfuit. Il faut absolument atteindre la CO seul. Etape 2- Trail - meilleur temps
Carte en main, on peut se séparer pour gagner du temps. Sylvain fonce dans les ruelles couzonnaises et moi, je me tape les ronces tout en haut. Un petit coup de fil pour s'organiser. Les falaises, les pierres dressées, les cabornes, c'est ma chasse-gardée. Je débroussaille à la cuisse et fonce à l'arrivée. Sylvain me rejoint rapidement, timing optimisé. Etape 3 - CO - meilleur temps
Phase de récup en vtt de descente pour rejoindre la via ferrata. On se régale. Pas le temps de regarder en bas, si ce n'est pour découvrir que mon mousqueton n'est pas attaché à mon baudrier ! Je ne suis pas assuré depuis le début !!! Plus de peur que de mal, ce mousqueton ne servait à rien. Ouf !
On repart quand les 2èmes arrivent. Pour 2 anciens cyclistes, on n'est vraiment pas fringants. Je découvre du violet sur la carte ? Qu'est-ce donc ? Ah, une boucle en option pour gagner 45', j'évalue rapidement. On y va pour finalement pour un gain de 15' dans la douleur. Ruse Dechavannesque, balise en poche, on revient au plus rapide sans suivre l'itinéraire prévu. Etape 4: VTT- meilleur temps
On siphonne le coca, Pierre nous attend carte en main, je sens qu'on va découvrir le montdorois sur cette nouvelle carte. Balise 1, on rattrape les 2nds qui avaient délaissé un morceau du vtt. Balise 2, on leur fait une dechavanne, sortie de poste à fond dans les ronces pour les mettre dans le dur. Sylvain morfle. On se suit sur 3 balises avant de hausser l'allure. On disparaît des radars mais mon orientation bas de l'aile. Mon partenaire part à l'envers, à défaut de balise, je le recherche. On foire la 6 qui était pourtant simple. Les autres la zappe carrément. La suite est plus tranquille, il faut dire qu'on est maintenant seul. Enchainement fluide de 9-10-11 et retour en dilettante, on est dans mon vallon de l'arche. Etape 5 - CO - meilleur temps
La fin de course ressemblera plus à une sortie rando entre potes. On papote sereinement. La CO-VTT ne changera rien. On l'a fait sans même regarder la carte. Le ruisseau des échets, le terrain de motocross et la table des chasseurs. Etape 6 - VTT-O'-meilleur temps
L''épreuve finale se verra plus ludique, Stand-up-paddle sur 5'. A peine le temps de se sentir à l'aise sur la planche. On passe la ligne un peu dans l'anonymat au milieu des coureurs du découverte. On remporte le raid avec 1h10 d'avance. 3h30 sur les résultats grace aux bonus balise mais 6h et 2100m+ quand même. Sylvain aura le mérite de tenir le coup en bringue jusqu'à 4h du mat' dans la foulée. Quant à moi, je ne suis pas loin de manquer le podium. Je gare ma voiture quand le speaker appelle les 2e.
Merci à Sylvain pour sa magnifique orientation, coach Laurent pour ses conseils et à tous les gones raideurs qui ont su braver les chasseurs et la police tout au long du WE.
