samedi 11 août 2018

Chemin de Stevenson - Etape 2

La journée de la veille a mis à rude épreuve nos organismes
180km et 3800m+ de surchauffe pour moi et 220km pour Sylvain et Paul.


Les jambes répondent mieux en ce dimanche. Grand moment du périple que cette descente des gorges du Tarn. S'ensuit une remontée en température et en altitude jusqu'au Mont Aigoual sous le regard curieux des Vautours. Au sommet, une magnifique vue panoramique. La redescente sinueuse dans l'arrière pays gardois s'accompagne d'une acclimatation plus que douloureuse. 40° affiché au compteur au moment de gravir l'ultime col de l'Asclier.

180km encore et 3600m+ à la louche et 22 nouveaux cols dans la besace.












Chemin de Stevenson étape 1

Les habitudes sont faites pour être changées. C'est en farfouillant dans ma caisse  que je suis tombé sur la carte de l'Ardèche et de la Lozère. L'exercice débute comme souvent par un collage de gomettes sur les lieux à voir, un savoureux mélange de cols, de Stevenson, de gorges et de lacs .  Il ne restait alors plus qu'à relier le tout par  un fil. Convaincre les copains ne fut pas très difficile. 
Yssingeaux- Florac pour entame


- Hauts plateaux de la Loire
- Mont Mezenc
- Mont Gerbier 
- route des crêtes
- gorges et lac de Villefort
- Mont Lozère
- Florac

Une multitude de cols franchit dont certains ne semblent pas respecter les règles géographiques. Serait-ce une frénésie ardéchoise pour attirer le cycliste ? 
Les noms : col du pendu ou col de la femme morte. Bucoliques !











mercredi 8 août 2018

Eloge du sauvage - col de Solude

Entendu dans la rue piétonne de Bourg d'Oisans lundi dernier:
- Devine où je roule?
- Facile, Alpe d'huez
- Non
- Facile  , Glandon et Cx de fer.
- non
- Ornon, Vaujany, Sarenne, Deux Alpes
- perdu, perdu, perdu , perdu
...

Il est des incontournables qui ne se contournent pas et qui virent même au pélerinage. Mais parfois, les yeux se détournent de la route jaune et se pose sur le lacet blanc, celui qui ressemble à une erreur du cartographe et qui se perd nulle part. Ce nulle part devient un hameau, Villard notre Dame.
Je découvre alors une nouvelle ruelle qui mène à ce panneau "Ami cycliste, 4 tunnels non éclairés".
S'ensuit une montée large comme une seule voiture, accrochée à la falaise, taillée à la force des pioches. Les 300m de ce premier tunnel m'enveloppent dans une obscurité totale. Je vise le minuscule point lumineux  et prie pour que les ouvriers n'aient pas oublié de nid-de-poule. Les pourcentages fleurtent avec le 10%. Je longe la vallée de la Romanche par le dessus, seul, étrangement seul pour la région, pour la Mecque du 2 roues. Les lacets se détachent alors et me bercent à l'ombre bienveillante des arbres.

Le lieu-dit du "creux" s'annonce. 7km de grimpette pour traverser le creux qui n'en a pas vraiment l'aspect et bientôt Villard arrive, un havre de paradis présenté par cette pancarte scellée sur le fronton de la ferme. A peine une voiture et quelques fermes. Heureux comme cet homme plongé dans son journal, heureuse comme cette jeune fille devant ses croissants la vue pour elle ou ce couple révellé par les arômes de leur café.

Sauvage ... au délà de ce panneau, la route n'est plus entretenue.

Sauvage ... l'herbe pousse au milieu de la chaussée d'une nature qui reprend toujours ses droits.

Sauvage ... ces dizaines de marmottes décampent à mon passage.

Sauvage ... Et cette vue qui s'ouvre sur la Meije, les Ecrins et plus loin encore.

Sauvage... la piste, les graviers et ce col de Solude.

Sauvage ... même la route est ridée, marquée par les aléas du temps, la rudesse de l'hiver. Ce n'est pas cet emplâtre de goudron qui l'embellira. Non cette route ressemble à ses habitants.

Sauvage ... Comme ce face à face avec les deux renards qui s'ébattent au milieu de mon chemin. Je me rappellerais longtemps de son regard intrigué au travers du buisson.

Sauvage ... Et ce piège de cendre sous mes roues, et ces griffes d'ardoise qui manquent de m'aggriper.

Peu de km au final mais qu'il est bon de flaner, de poser ses pneus ailleurs.