mercredi 9 mars 2016

L'instant flandrien

Ma transmutation en belge est en cours .

- j'ai regardé les classiques, je suis chaud
- J'ai regardé les mondiaux de piste, je suis superchaud.
- J'ai vu la tronche des gars sur Paris-Nice couverts de boue, je suis ultrachaud.

Au programme, un vent à débouquer un yack, une météo incertaine à coucher un nordique, et des chemins tracés à coup de Massey Fergusson par Robert le maraîcher.

J'attaque la pure ligne, le tracé idéal comme je l'ai imaginé dans mes rêves belges les plus fous.
5km de chemins couverts tantôt d'herbe, de boue et de graviers dans les virages pour pimenter l'affaire. Je deviens Nicky Terpstra, comme un gosse de 13 ans sauf que j'ai les cuisses de grégory Baugé (enfin dans ma tête surtout) et 34 piges.

55km/h sur la partie 1
40km/h dans le faux plat montant
Putain, un tracteur qui prend toute la route. Je double dans l'herbe en fermant les yeux 49km/h. Son pneu arrière me caresse les oreilles.
Flip-flap, je mords l'herbe à 44km/h
Pont de l'autoroute, je couine
virage gravillonneux n°1, roue qui chasse
virage gravillonneux n°2, sortie large
dernière partie, 42km/h, la langue qui pendouille sur les cuisses.

final: 43km/h de moyenne avec une roue arrière qui ne touche pas souvent la route, comme les vrais.
KOM sur le segment "tour des flandres". Trop la classe mais trop cuit aussi.

Pour faire plus vrai , j'enchaîne sur un autre segment foireux. Goudron défoncé comme une vieille pute, ça bringuebale à bloc. 42 de moyenne sur le nouveau segment "Paris-roubaix".

Il est temps que la pluie se joigne à la partie sans quoi cette sortie parfaite ne l'eut pas été.
L'instant flandrien atteint son apogée  quand les missiles de pluie me paralysent la joue gauche.  Je me suis même rajouté de la boue sur la gueule pour faire plus authentique et virile.

Le pire, c'est que j'étais heureux, glacé mais heureux et je braillais de bien être comme un putois (ou une vieille pute mais ça devient redondant et vulgaire).